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 Croissance française : 2,25 % ou 1,8 % alors ?

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Croissance française : 2,25 % ou 1,8 % alors ? Empty
MessageSujet: Croissance française : 2,25 % ou 1,8 % alors ?   Croissance française : 2,25 % ou 1,8 % alors ? Icon_minitimeJeu 6 Sep 2007 - 12:52

D’un côté, il y a les plus optimistes. Ceux qui estiment la croissance française pour 2007 à 2,2 % et n’en démordent pas.
De l’autre, il y a les moins optimistes. Ceux qui, au regard de l’actualité et du retard français devant la reprise des autres pays européens, ont révisé leurs estimations à la baisse et ont évoqué hier un chiffre de croissance de 1,8 %.

D’un côté, il y a le gouvernement et Christine Lagarde. La ministre de l’Economie est montée au créneau hier alors que venaient à peine de paraître les dernières prévisions de l’OCDE. Une révision des chiffres, que nenni. Christine Lagarde s’en tient à son objectif de croissance de 2,25 % pour 2007. Déjà le mois dernier, après un chiffre de la croissance décevant au deuxième trimestre (+ 0,3 % contre + 0,6 % attendus), Christine Lagarde et les autres membres du gouvernement avaient soutenu que leur objectif était réaliste, le Premier ministre François Fillon jugeant même « atteignable » celui de 2,5 % pour 2008.

« Un certain nombre de clignotants de confiance sont allumés au vert, il n’y a pas de raison de redescendre au rouge », a-t-elle réagi hier.
C’est aujourd’hui au tour de Nicolas Sarkozy de prendre la défense de sa croissance. De passage en Alsace, le président prend les armes dans un entretien au journal régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « La croissance, je ne l’attendrai pas, j’irai la chercher ». « Si elle n’est pas assez forte, et bien j’irai encore plus loin dans l’allègement du coût du travail, dans la création des emplois de service et dans la réforme des 35 heures », précise le chef de l’Etat. « Je suis pour tout ce qui peut libérer la force du travail et l’innovation ».

Nicolas Sarkozy s’interroge à juste titre : « pourquoi neuf pays européens sont-ils parvenus au plein emploi, c’est-à-dire au taux de chômage incompressible de 5 %? Si cela a été possible chez eux, pourquoi pas chez nous ? »

Or, la réponse est loin d’être claire et c’est la complexité et l’ambiguïté de la situation hexagonale qui ont justement amené les économistes de l’OCDE à réviser leurs prévisions. La sentence est tombée hier comme un couperet : la France passe d’une estimation de croissance pour 2007 de 2,2 % à 1,8 %. Elle accuse même la plus forte révision à la baisse de l’ensemble des pays du G7, ce qui n’a – on comprend – guère plu au gouvernement.

Les raisons de cette révision. Pour Jean-Philippe Cotis, économiste en chef de l’OCDE, c’est du côté des entreprises que la France pèche. Alors qu’elle faisait mieux que la zone euro et l’Allemagne à la fin des années 90, la situation s’est détériorée « quand il s’est agi de produire, car l’appareil de production n’a pas suivi ».

« La France a une demande soutenue mais une offre contrainte »
, observe Jean-Philippe Cotis. « En période de faible demande, sa croissance est plutôt meilleure que celle de ses voisins. Au contraire quand la demande est forte, c'est notre appareil de production qui coince », analyse-t-il, estimant que « l’appareil de production » made in France « coince ». Par suite, les exportations françaises en pâtissent.
Des remèdes ? Jacques Attali, récemment nommé par Nicolas Sarkozy à la tête d’une Commission pour la libération de la croissance française (CLCF), doit faire d’ici la fin de l’année une série de propositions pour aller chercher « le point de croissance » qui manque à la France.

La « TVA sociale » pourrait être une solution car elle « aiderait la compétitivité des entreprises », explique Jean-Philippe Cotis. A court terme, une telle mesure « donne de l’oxygène » aux entreprises exportatrices car elle représente une taxe sur les importations et une subvention des exportations.

Un rapport d’évaluation sur cette « TVA sociale », qui consiste à transférer une partie du financement de la Sécurité sociale des entreprises vers les ménages en baissant les cotisations patronales tout en augmentant la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), doit être remis la semaine prochaine au Premier ministre.

Révision

L’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) a également revu ses prévisions de croissance à la baisse pour l’Allemagne pour 2007 : de 2,9 % à 2,6 %.
En revanche, les prévisions de croissance pour le Royaume-Uni ont été relevées de 2,7 % à 3,1 %.
Pour l’ensemble de la zone euro, la révision de la prévision de croissance est moindre, et passe de 2,7 % à 2,6 %.
Les prévisions pour les Etats-Unis ont également été abaissées : l’OCDE table désormais sur une croissance 2007 de 1,9 % contre 2,1% lors de ses précédentes estimations, publiées en mai. La croissance du Japon est maintenue à 2,4 %.
Des révisions « largement influencées par ce qui s’est passé au deuxième trimestre et par des chiffres Eurostat très inférieurs » aux prévisions de mai de (OCDE), a indiqué à l’AFP Vincent Koen, conseiller économique de l’Organisation. L’impact de la crise des prêts hypothécaires américains, dits « subprimes », qui a fait plonger les marchés financiers au mois d’août, n’est pas inclus dans ces prévisions et pourrait entraîner des révisions à la baisse ultérieures.
« Les perspectives de croissance sont maintenant bien moins bonnes et plus incertaines » qu'avant la crise des « subprimes » et « les risques baissiers (sur la croissance) sont plus évidents », a souligné Jean-Philippe Cotis, le directeur de l’OCDE. « Les conditions de marché sont devenues durablement plus tendues », a-t-il ajouté.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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