12h29 | 03/09/2007 - © Reuters
Les forces britanniques ont achevé leur retrait de Bassorah, laissant la grande métropole du sud de l'Irak sans troupes étrangères pour la première fois depuis l'invasion de mars 2003.
Leur retrait du "palais de la présidence" de Bassorah, souvent pris pour cible par des miliciens chiites, est un pas de plus vers la restitution de la totalité de la province de Bassorah aux autorités irakiennes et un retrait définitif des Britanniques d'Irak.
Des membres de l'Armée du Mehdi, milice de l'imam radical chiite Moktada Sadr, ont vu dans ce retrait une défaite britannique et une victoire de leurs propres forces à Bassorah, deuxième ville d'Irak avec son million d'habitants et point stratégique pour l'économie du pays, car située au coeur des champs pétrolifères du Sud.
"Ils risquaient une catastrophe et se sont repliés en raison des attaques de l'Armée du Mehdi", a dit un milicien.
Ce retrait débouchera sur la réduction à 5.000 hommes des effectifs britanniques en Irak, qui sont désormais tous concentrés dans une vaste base aérienne du sud du pays, dans la banlieue de Bassorah.
Un regain de violences a fait 41 morts dans les rangs britanniques depuis le début de l'année, soit d'ores et déjà le bilan annuel le plus élevé pour l'armée britannique depuis la première année de guerre.
CONSTRUIT SOUS SADDAM HUSSEIN
"Il s'agit d'un mouvement prévu et organisé, du palais de Bassorah vers la base aérienne de Bassorah", a dit à la BBC le Premier ministre Gordon Brown, démentant ainsi que les 500 Britanniques qui étaient stationnés au palais se soient retirés à cause de l'intensité des tirs ennemis.
"Pour l'essentiel, il s'agit d'un redéploiement d'une position de combat vers un rôle de supervision", a-t-il dit.
Le général Mohan al Firaidji, commandant des opérations de sécurité irakiennes à Bassorah, a précisé que le retrait s'était achevé avant le lever du jour. "L'armée irakienne assure désormais la protection du palais", a-t-il dit.
Des drapeaux irakiens ont été hissés sur le toit du palais de Bassorah, qui avait été construit par l'ex-président Saddam Hussein dans le centre de la ville.
La transition tranquille opérée au palais contraste avec le climat qui a régné lors du retrait l'an dernier des bases des provinces de Moussanna et de Mayssan, qui furent pillées après le départ des Britanniques.
Le ministère britannique de la Défense informe lundi que les troupes de Sa Majesté demeurent responsables de la sécurité dans Bassorah jusqu'au transfert du contrôle de l'ensemble de la province du même nom aux autorités irakiennes, prévu vers la fin de l'année.