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| Pierre Desproges | |
| | Auteur | Message |
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Marquis de Sade Desinhibé
Nombre de messages : 208 Age : 31 Localisation : Château de Forêt Noire Orientation politique : individualiste Scientifique, littéraire ou autres : : historien, politicien et apprenti philosophe Date d'inscription : 10/08/2007
| Sujet: Pierre Desproges Mar 14 Aoû 2007 - 12:29 | |
| O vertige de la penderie béante sur l'alignement militaire des pelures incertaines aux senteurs naphtalines...
Pour votre plus grand plaisir, je vous donne ici les meilleurs textes de Desproges.
Je hais les cintres. Le cintre agresse l'homme. Par pure cruauté. Le cintre est le seul objet qui agresse l'homme par pure cruauté. Le cintre est un loup pour l'homme. Il y a des objets qui agressent l'homme parce que c'est leur raison d'être. Prenez la porte. (Non. Ne partez pas. C'est une façon de parler.) Prenez la porte. Une porte. Il arrive que l'homme prenne la porte dans la gueule. Bon. Mais il n'y a pas là la moindre manifestation de haine de la part de la porte à l'encontre de l'homme. L'homme prend la porte dans la gueule parce qu'il faut qu'une porte soit ouverte, ou bleue. Le cintre, lui, est foncièrement méchant. Personnellement, l'idée d'avoir à l'affronter m'est odieuse. Il arrive cependant que la confrontation homme-cintre soit inévitable. Quelquefois, plus particulièrement aux temps froids, l'envie de porter un pantalon se fait irrésistible. L'homme prend alors son courage et la double porte du placard à deux mains. Il est seul. Il est nu. Il est grand. Son maintien est digne, face au combat qu'il sait maintenant inéluctable. Son buste est droit. Ses jambes, légèrement arquées. Ses pieds nus arc-boutés au sol. Comme un pompier face au feu, il est beau dans sa peur. Les portes du placard s'écartent dans un souffle. Les cintres sont là, accrochés à leur tringle dans la pénombre hostile. On dirait un rang de vampires agrippés à la branche morte d'un chêne noir dans l'attente silencieuse du poulain égaré au tendre flanc duquel ils ventouseront leur groin immonde pour aboucher son sang clair en lentes succions gargouillées et glaireuses, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Cependant, l'attitude de l'homme n'est pas menaçante. Simplement, il veut son pantalon. Le gris, avec des pinces devant et le petit revers. L'oeil averti de l'homme a repéré le pantalon gris. Il est prisonnier du troisième cintre en partant de la gauche. C'est un cintre particulièrement dangereux. Sournois. Oh. Il ne paie pas de mine. En bois rose, les épaules tombantes, il ferait plutôt pitié. Mais regardez bien son crochet. C'est une poigne de fer. Elle ne lâchera pas sa proie. L'homme bande. Surtout ses muscles. Il avance d'un demi-pas feutré, pour ne pas éveiller l'attention de l'ennemi. C'est le moment décisif. De la réussite de l'assaut qui va suivre dépendra l'issue du combat. Avec une agilité surprenante pour un homme de sa corpulence, l'homme bondit en avant. Sa main gauche, vive comme l'éclair, repousse le cintre pendu à gauche du cintre rose, tandis que sa main droite se referme impitoyablement sur ce dernier. La riposte du cintre est foudroyante. Au lieu d'accentuer sa pression sur la tringle, il s'en échappe brutalement, entraînant dans sa chute le pantalon, le gris, avec les pinces devant et le petit revers, celui-là même que l'homme veut ce matin parce que, non, parce que bon. A terre, le cintre rose est blessé. Rien n'est plus dangereux qu'un cintre blessé. Dans son inoubliable "J'irai cracher sur vos cintres", Ernest Hemingway n'évite-t-il pas d'aborder le sujet ? Un silence qui en dit long, non ? L'homme, à présent, est à genoux dans le placard. De sa gorge puissante monte le long cri de guerre de l'homme des penderies. "Putain de bordel de merde de cintre à la con, chié." Le cintre rose a senti le désarroi de l'homme. Il va l'achever. Il s'accroche dans le bois d'un autre cintre tombé qui s'accroche à son tour dans la poignée d'une valise. Il fait noir. La nuit, tous les pantalons sont gris. L'homme, vaincu, n'oppose plus la moindre résistance. Le nez dans les pantoufles, il sanglote, dans la position du prieur d'Allah, la moitié antérieure de son corps nu prisonnière du placard, l'autre offerte au regard de la femme de ménage espagnole. Il souffre. Quelques gouttes de sueur perlent à sa paupière. Il n'est qu'humilité, désespoir et dégoût. Quelques couilles de plomb pendent à son derrière. Il a soif, il a froid, il n'a plus de courroux. "Donne-lui tout de même un slip", dit mon père.
Une petite phrase pour finir :
Si on parlait que de ce que l'on a vu, on dirait certainement moins de connerie. Si on parlait que de ce que l'on a vu, est ce que les curés parleraient de Dieu? Est ce que le pape parlerait du stérilet de ma belle soeur? Est ce que Giscard parlerait des pauvres? Est ce que les communistes parleraient de liberté? Est ce que je parlerait des communistes? | |
| | | pytheas Bon vivant
Nombre de messages : 409 Age : 48 Localisation : Massalia Orientation politique : Gauche Scientifique, littéraire ou autres : : Physicien Date d'inscription : 20/07/2007
| Sujet: Re: Pierre Desproges Mar 14 Aoû 2007 - 12:58 | |
| Très sympa le dernier | |
| | | Anna Desinhibé
Nombre de messages : 242 Age : 41 Localisation : In Between Dreams Orientation politique : Anarchiste en formation Scientifique, littéraire ou autres : : Littéraire jusqu'au bout des livres... Date d'inscription : 25/07/2007
| Sujet: Re: Pierre Desproges Mar 14 Aoû 2007 - 23:18 | |
| Je bénis tout Desproges, notamment ses inénarrables Chroniques et le Tribunal...Que du bonheur cinglant! | |
| | | Marquis de Sade Desinhibé
Nombre de messages : 208 Age : 31 Localisation : Château de Forêt Noire Orientation politique : individualiste Scientifique, littéraire ou autres : : historien, politicien et apprenti philosophe Date d'inscription : 10/08/2007
| Sujet: Re: Pierre Desproges Jeu 16 Aoû 2007 - 12:48 | |
| Alors bon, qu'est ce qu'on fait? Et si je poussais une longue plainte déchirante pudiquement cachée sous la morsure cinglante de mo humour ravageur? Encore faudrait il que je crois en un combat. Ahhh si j'avais cette hargne mordante qu'on les artiste engagés qui osent citiquer Pinochet a moins de 10000 km de Santiago... Mais non, je n'ai pas ce courage. Je suis le contraire d'un artiste engagé. Je suis un artiste dégagé. Je ne peux pas être engagé, a part la droite, il n'y a rien au monde que je méprise autant que la gauche! Et puis d'abord, quel gauche? La gauche gluante d'humanisme sirupeux des ennuques a la rose? Quelle droite? La droite des fumiers ou la rose est éclose? Quelle gauche? La gauche des cocos? Vous preteriez votre peigne a Marchais vous? Marchais, je ne l'accable pas, notez. C'est un homme qui c'est fait tout seul, malgré une inculture et une pauvreté d'esprit que l'on ne rencontre plus guère que chez les animateurs de radio libre. Un homme qui a fait une carrière politique remarquable, en restant persuadé toute sa vie que Marceau, Berthier et périférique étaient des maréchaux d'empire. Ne soyons pas anticommunistes primaire camarade. D'autant qu'il suffit de lire Karl Marx pour devenir aussitot anticommuniste secondaire. Vous avez essayés de lire Le Capital? C'est emmerdant. Le Capital, c'est comme l'annuaire, on tourne trois pages et on décroche. Quelle droite? Je ne donnerais pas mon peigne a Marchais mais je ne donnerais pas non plus mes poux a Le Pen. Il serait capable de les torturer ce con! Cet homme la n'est pas humain. Il y a plus d'humanité, dans l'oeil d'un chien quand il remue la queu que dans la queu de Le Pen quand il remue son oeil! Vous avez lu Minute? C'est avantageux. Au lieu de vous emmerder a lire tout Sartre, pour 10 balles vous avez a la fois La Nausée ET Les Mains Sales. Et les aventures de Pinochet quand il était petit. Pinochet qui est resté un grand enfant. Dans Pinochet, il y a "Hochet". Ni de droite, ni de gauche disait Raimond Harrond. Qui était de droite. Je suis un artiste dégagé. Ce qui ne veux pas dire que je ne ressens pas les problèmes de mon époques avec la même acuité de coeur que n'importe quel pourri de droite ou de gauche qui se précipite a la télé a chaque fois qu'un drame social lui permet de montrer son émotion a tous les passant. Dégagé oui, indiférent, non. Les injustices sociales me révoltent. Ne changera-ce donc jamais? Du verbe changer que suis le démonstratif ce? Pourtant, les aspirations des pauvres ne sont pas très éloignés des réalités des riches. Les riches, au fond, ne sont jamais qu'une minorité de pauvre qui ont réussi. La suite plus tard la j'en ai marre d'écrire | |
| | | Anarchie Administrateur
Nombre de messages : 944 Age : 45 Localisation : 93800 - Epinay sur seine Orientation politique : Anarchisme Scientifique, littéraire ou autres : : Scientifique Date d'inscription : 20/07/2007
| Sujet: Re: Pierre Desproges Jeu 23 Aoû 2007 - 11:04 | |
| Aphorismes de Pierre Desproges :
" Ce n'est pas parce que l'homme a soif d'amour qu'il doit se jeter sur la première gourde. "
" Si tout le monde vous donne raison, c'est que vous êtes d'une intelligence remarquable...ou bien que vous êtes le patron. "
" Il faut mépriser l'argent, surtout la petite monnaie. "
" Il faut faire des enfants quand on est vieux, parce qu'on les emmerde moins longtemps. "
" Ne faites jamais l'amour le samedi soir, car s'il pleut le dimanche, vous ne saurez plus quoi faire. "
" Je sais que pour une femme c'est difficile de rendre un homme heureux... Mais si ce travail vous paraît trop dur toute seule, mettez-vous à plusieurs !"
" Tous les matins, j'apporte à ma femme le café au lit. Elle n'a plus qu'à le moudre. "
" La bigamie, c'est quand on a deux femmes, la monotonie, c'est quand on n'en a qu'une! "
" Si tu étais plus belle, je me serais déjà lassé. Tandis que là, je ne m'y suis pas encore habitué. "
" Il m'est arrivé de prêter l'oreille à un sourd. Il n'entendait pas mieux pour autant. "
" De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent. "
" Il vaut mieux se taire et passer pour un con plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute à ce sujet. "
" Au début, avec ma femme nous faisions l'amour 10 fois par mois. Aujourd'hui, c'est plutôt une fois par moi.....et 9 fois par les autres. "
" Les hommes qui disent que les femmes sont frigides ne sont que des mauvaises langues. " | |
| | | Marquis de Sade Desinhibé
Nombre de messages : 208 Age : 31 Localisation : Château de Forêt Noire Orientation politique : individualiste Scientifique, littéraire ou autres : : historien, politicien et apprenti philosophe Date d'inscription : 10/08/2007
| Sujet: Re: Pierre Desproges Sam 1 Sep 2007 - 17:43 | |
| Autres citations de Desproges :
Il parait que les juifs allaient a Auschwitz parce que c'était gratuit.
Ne vous moquez pas d'Himmler, ce n'est pas un imbécile. Il était capable d'une grande concentration.
D'ailleurs c'est lui qui inventa cette fameuse expression, alors qui quittait Auschwitz pour aller en Hollande : on ne peut pas a la fois être au four et au moulin. | |
| | | Savinien Timide
Nombre de messages : 74 Age : 42 Localisation : Bruxelle Orientation politique : Gloupiste Scientifique, littéraire ou autres : : littéraire Date d'inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: Pierre Desproges Lun 10 Sep 2007 - 3:10 | |
| Heu ça m'étonnerait que l'expression "être à la fois au four et au moulin" soit de son cru, justement il me semble plutôt qu'il joue sur les mots. | |
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| Sujet: Re: Pierre Desproges | |
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| | | | Pierre Desproges | |
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