Vladimir Poutine dénonce la pensée colonialiste de Londres

Citation :: MOSCOU (Reuters) - Vladimir Poutine a accusé mardi la Grande-Bretagne d'avoir formulé des demandes insultantes, trahissant un mode de pensée colonialiste archaïque, ce qui risque d'exacerber les tensions entre Londres et Moscou.

Les deux pays se sont livrés à des expulsions croisées de diplomates après le refus de Moscou d'extrader vers la Grande-Bretagne le principal suspect dans le meurtre de l'ancien agent du FSB (ex-KGB), Alexandre Litvinenko.

"Ce qu'ils proposent est un vestige évident de la pensée coloniale", a déclaré le président russe sur la télévision nationale.

"Ils doivent avoir de toute évidence oublié que la Grande-Bretagne n'est plus une puissance coloniale, qu'il n'y a plus de colonies, et que, Dieu merci, la Russie n'a jamais été une colonie britannique", a-t-il ajouté.

La Grande-Bretagne demande l'extradition d'Andreï Lougovoï, inculpé par la justice britannique dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Litvinenko. Les autorités russes ont refusé, invoquant la Constitution, qui interdit l'extradition de ressortissants russes.

"Ils devraient plutôt changer leurs cerveaux que notre Constitution", a déclaré Poutine lors d'une réunion avec des organisations de jeunesse à Zavidovo, ville située à environ 120 km au nord-ouest de Moscou.

COLÈRE

Entouré de jeunes, le président russe, l'air sombre, a employé des mots très durs et a semblé à plusieurs reprises en colère, crachant quasiment le mot "cerveaux".

Interrogé sur les propos du président russe, un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré à Reuters : "Nous attendons toujours que les autorités russes soient disposées à travailler avec nous de manière constructive pour porter ce crime, qui a été commis au Royaume-Uni, devant la justice dans un tribunal britannique".

Les relations entre la Grande-Bretagne et la Russie sont tendues depuis que plusieurs opposants au Kremlin recherchés par les autorités ont été accueillis en Grande-Bretagne.

L'homme d'affaires russe Boris Berezovski est l'un d'eux. Il a affirmé la semaine dernière que la police britannique l'avait informé d'une tentative d'assassinat le visant, portant la "marque de fabrique des services de sécurité russes". Le Kremlin a démenti ces accusations.

"A Londres, ils ont 30 personnes qui se cachent alors qu'elles sont recherchées par les services judiciaires pour avoir commis des crimes graves et particulièrement sérieux", a déclaré Poutine. "Mais Londres s'en moque et accueille des personnes qui ont commis des crimes particulièrement graves", a-t-il ajouté.

"Et dans le même temps, ils appliquent des normes plus strictes pour les autres, y compris nous. Cela inclut la transmission de recommandations, que j'estime insultantes pour notre nation, sur la modification de la constitution", a-t-il poursuivi.

Le président russe avait joué l'apaisement la semaine dernière dans ce qu'il avait appelé la "mini-crise" avec Londres, prédisant que les problèmes seraient surmontés.

Source : http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-31820490@7-37,0.html

Ils vont en faire une montagne je le sens (russe?)

Et oublier aucune secousse.