Anarchie Administrateur
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| Sujet: FMI : fin du principe de l'héritage Mer 5 Sep 2007 - 11:38 | |
| La candidature au FMI, vue de Russie, ou pourquoi les russes ne soutoiennent pas le candidat de l'UE, DSK Par Oleg Mitiaïev, RIA Novosti - Citation :
Le délai de dépôt des candidatures au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI) en remplacement de l'Espagnol Rodrigo de Rato, qui démissionnera en octobre, a expiré le 31 août. Depuis la fondation du Fonds, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le résultat des élections du nouveau directeur général du FMI était connu à l'avance : ce poste revenait traditionnellement à un représentant de l'Europe de l'Ouest. Mais, cette fois, la candidature à la direction générale du FMI fera l'objet d'une grande attention dans le monde entier, car, pour la première fois depuis de nombreuses années, les 184 pays membres du FMI ont la possibilité de choisir. Comme on le sait, en contrepoids au Français Dominique Strauss-Kahn, unique candidat de l'UE, la Russie a proposé la candidature du Tchèque Josef Tosovsky.
La nécessité d'en finir avec le principe féodal de transmission par héritage du poste de directeur général du FMI est ressentie depuis longtemps. La règle non écrite, selon laquelle le Directeur du FMI est toujours un Européen de l'Ouest (celui de la Banque mondiale est un Américain) n'avait de sens qu'après la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'objectif principal de ces établissements était alors de rétablir l'économie européenne ruinée, les Etats-Unis y ont participé activement. D'ailleurs, à cette époque-là, il était difficile de trouver des financiers compétents d'autres pays à ces postes. A présent, le principe de l'héritage adopté au FMI est entré en contradiction avec le rôle que cette institution doit jouer dans le monde contemporain.
A présent, l'objectif principal du FMI est de surmonter, mieux, de prévenir les crises économiques dans les pays en voie de développement, y compris ceux qui sont récemment passés de l'économie planifiée à celle de marché. Par conséquent, il serait bien plus logique de choisir le directeur général du FMI sur la base de la concurrence parmi les représentants de ces pays. D'autant plus que nombre d'entre eux - la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie - ont connu un essor économique considérable. Mais la répartition des rôles dans les principales institutions financières mondiales ne prend pas en considération ce fait et, en cas de crises, les prescriptions aux grandes économies du monde qui se développent parviennent, comme par le passé, d'Europe occidentale. Le Brésil, l'Australie et l'Afrique du Sud ont récemment déploré cette absurdité dans une lettre adressée au FMI.
Bien plus, l'expérience des dernières graves crises financières - en Asie et en Russie en 1998, ensuite en Argentine en 2000 - montre que la direction du FMI ne remplit pas sa fonction principale, pour beaucoup, parce qu'il est dirigé par des financiers de l'Europe occidentale prospère qui n'a jamais connu de cataclysmes économiques de ce genre. En ce sens, la candidature de Josef Tosovsky proposée par la Russie a un avantage immense, notamment une riche et efficace expérience de la direction des finances dans une situation instable. Josef Tosovsky a dirigé la Banque centrale de Tchécoslovaquie, ensuite celle de la République tchèque de 1990 à 2000 dans les conditions du passage au marché et de désintégration du pays, il a empêché l'hyperinflation et assuré la circulation monétaire indépendante en République tchèque et en Slovaquie sans complications sérieuses. En 1997-1998, il a dirigé le gouvernement tchèque anti-crise.
La candidature désignée par la Russie est une bonne variante, car elle a été proposée non pas en se guidant sur ses propres intérêts (occupant la troisième place dans le monde pour ses réserves de change, la Russie ne dépend plus des crédits du FMI), mais pour des considérations de principe partagées par la majorité des membres du Fonds. C'est pourquoi cette initiative de la Russie jouit d'un large soutien dans le monde, en premier lieu, auprès d'éminents financiers.
Cependant, il sera très difficile de changer la vieille pratique de l'élection du directeur général du FMI. Même si la Russie jouit du soutien de nombreux pays au cours des élections du directeur du FMI en octobre prochain, l'Union européenne et les Etats-Unis détiennent au Fonds près de la moitié des voix : 49,85%. Mais, quel que soit le résultat du vote, la Russie a déjà réussi à créer un précédent significatif. D'ailleurs, l'Europe occidentale commence à comprendre que la direction du FMI n'apporte plus de bienfaits réels, qu'elle n'assure qu'un prestige politique imperceptible et suscite l'irritation croissante des pays en voie de développement. Cela étant, selon les avis déjà émis dans l'UE, après DSK, la direction générale du FMI sera immanquablement confiée à un représentant des pays en voie de développement.
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.
source : http://fr.rian.ru/analysis/20070903/76275255.html | |
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