Le réchauffement climatique est-il une réalité... même s'il fait froid en août ? Dans la presse internationale, le débat n'est pas clos. On trouve toujours de subtils opposants à ce qui, pour beaucoup, est désormais une évidence.AFP
Rien n'est moins sûr que ce fameux réchauffement climatique dont on nous parle tant et dont on ne sait en fait rien : c'est à peu près ce que voudraient faire croire un certain nombre de scientifiques, d'intellectuels ou d'industriels, souvent très marqués à droite, qui s'expriment dans des médias très, très conservateurs, comme The Washington Times, qui est connu pour ses positions pro-Bush. Les techniques de ces contestataires sont assez simples : en premier lieu, semer le doute sur les résultats scientifiques.
Prenez l'année la plus chaude du siècle. Tous ceux qui ont suivi le sujet vous répondront en chœur : 2006. Les chiffres ont été confirmés par la très sérieuse NASA en janvier 2007, aucune raison d'en douter. Sauf, explique le
Washington Times, qu'en mai dernier la NASA a émis un communiqué pour expliquer que, tout bien recalculé, 1998 avait été l'année la plus chaude du siècle. Et il y a deux semaines, la même NASA a publié un nouveau classement dans lequel l'année la plus chaude était 1934, suivie de 1998, 1921, 2006 et enfin 1931.
Une autre façon de semer le doute ? Prenez le New York Post, un autre quotidien conservateur. On vous y explique que conduire une voiture moyenne sur 5 km rejette 0,9 litre de CO2 dans l'atmosphère. Mais si vous marchez ces mêmes 5 km, vous consommez 180 calories. Pour compenser cette perte, il vous faut manger à peu près 100 g de viande. Or, pour produire cette viande, il a fallu rejeter dans l'atmosphère près de 4 litres de CO2. Conclusion, mieux vaut conduire et manger moins pour sauver la planète...
Enfin, troisième technique : le duel argumentaire. Certains textes très violents accusent les écologistes d'être des ayatollahs, des nouveaux censeurs, des tenants d'un ordre politiquement correct mondialisé. Bien plus subtil, un certain Samuelson explique dans les colonnes de
The New Zealand Herald que le problème n'est pas de savoir si le réchauffement climatique est réel. Le problème – selon lui –, c'est que l'on manque de moyens scientifiques pour le mesurer.
En plus, ajoute-t-il, quand bien même le réchauffement serait scientifiquement avéré, les efforts de l'Occident pour faire baisser ses émissions de CO2 seraient immédiatement compensés par les efforts d'autres pays – notamment la Chine et l'Inde – pour augmenter les leurs. Et on ne peut pas, explique-t-il, empêcher 2 milliards et demi d'hommes d'accéder au développement et donc d'émettre toujours plus de gaz à effet de serre. Pire encore, conclut-il, toutes les expériences passées, en particulier celle de la crise du pétrole en 1973, nous ont montré que les sociétés humaines étaient incapables de se discipliner dans un domaine aussi crucial que la consommation énergétique...
Autrement dit, et au nom de ce pessimisme radical, M. Samuelson trouve qu'il est à peine utile de se poser des questions aussi vaines. Autant abandonner tout de suite et expliquer que, par méconnaissance, nous n'avons pas de solution au réchauffement climatique – si tant est qu'il en existe une.
Anthony Bellanger