Actualisé le 22 octobre 2007 : 07h56
POUR la première fois depuis son élection, Nicolas Sarkozy a retrouvé hier en début de soirée le siège de l'UMP, rue La Boétie. Pour la première fois, un président de la République s'est ainsi invité à une réunion de l'instance majeure du parti. Le président qui se tient « au-dessus des partis » n'est plus au goût du jour, a expliqué Sarkozy devant les 80 membres du BP : « On ne peut pas dire que les partis concourent au suffrage universel et que le président élu lui aussi au suffrage universel ne peut pas rendre compte d'un événement politique important devant son parti », at-il justifié. Il s'est rendu à l'UMP « à sa demande », précise-t-on à l'Élysée, et non à l'invitation du parti. Il a ajouté qu'il se rendrait peut-être au siège du Nouveau Centre, pour y accomplir la même démarche. Par sa présence, il a voulu mobiliser son parti sur la campagne d'explication qu'il veut mener dans l'opinion : « il faut que tout le monde se batte », a-t-il lancé.
« Assumer un choix »
Le président a en effet un calendrier très serré. « Dès le 14 décembre », il souhaite soumettre au Conseil constitutionnel le texte du traité, afin qu'il soit ratifié, par voie parlementaire, « au début de l'année 2008 ». Il a aussi expliqué qu'il faudrait « décaler la réforme des institutions ». À quelques jours de la remise des conclusions du comité Balladur, ce délai vient opportunément soulager de nombreux parlementaires de la majorité qui se disaient très réticents sur ce dossier. Le chef de l'État s'est aussi tourné vers Jean-Pierre Jouyet, en demandant à son secrétaire d'État aux Affaires européennes « d'expliquer à ses amis socialistes l'importance de ce traité ». « Le PS devra prendre ses responsabilités. Il devra assumer un choix pour l'Europe ou contre l'Europe », a-t-il ajouté.
Avant la réunion de ce bureau politique, François Hollande avait estimé qu'il ne serait « pas possible » de respecter le calendrier voulu par le chef de l'État, tout en assurant que le PS aurait « une attitude collective et responsable » et qu'il ne « s'opposerait pas à la construction de l'Europe ». « Je voterai ce traité », a dit clairement François Bayrou sur Europe 1 tout en qualifiant de « faute contre la fonction », la participation du chef de l'État au bureau politique de l'UMP.