Aurélia Desinhibé
Nombre de messages : 256 Age : 61 Localisation : Sud Ouest Orientation politique : Droite Scientifique, littéraire ou autres : : autres Date d'inscription : 11/08/2007
| Sujet: A hyperprésident, hyperagenda et... hypercouac ! Lun 22 Oct 2007 - 10:13 | |
| Plutôt que de donner des consignes aux médias, Nicolas Sarkozy les submerge par un agenda sans temps mort et des slogans en forme de scuds. Une technique de communication redoutable… y compris pour lui-même. Marianne2.fr a fait le bilan d'un mois de septembre agité.
L'arme secrète du président de la République pour occuper les médias fait 365 pages. Chacune d'elle dispose de 24 entrées que les services de l'Elysée ont pour mission de charger sans répit de discours, annonces et rencontres. Car Nicolas Sarkozy connaît cet adage de la Vè République : nul journaliste ne peut ignorer l'agenda du président. Ceux qui l'imaginent passant des coups de fils aux rédactions se trompent. La méthode qu'il emploie, assisté de Franck Louvrier, qui tenait déjà les rênes médiatiques de la campagne présidentielle, est celle de « l'agenda setting » : multiplier les évènements pour ne laisser aucun temps de recul, et donc de réflexion, à la presse.
Piège à opposition… Le mois de septembre fut, à cet égard, intense (voir notre tableau récapitulatif ci-dessous). A titre d'exemple : dimanche 9, le président lance un Livre blanc sur la défense ; le lendemain, il rencontre la chancelière allemande et plaide pour une « moralisation du capitalisme financier » ; puis le mardi 11, il prononce au salon de l'élevage européen de Rennes un discours où il promet la suppression des régimes spéciaux… et la réforme de la PAC ! Trois jours, quatre annonces majeures : le Président ne tient plus dans les pages des quotidiens.
Le baromètre Ina'Stat' du 27 septembre révélait une occupation d'antenne sans précédent : entre mai et août 2007, Nicolas Sarkozy est apparu 224 fois dans les journaux télévisés, contre 94 fois pour Jacques Chirac au cours de la même période en 1995 et 75 fois en 2002.
Outre le bénéfice certain de s'assurer une couverture médiatique permanente, Nicolas Sarkozy contre toute tentative de constitution d'un front uni d'opposition. Le temps d'émettre une réaction sur le plan Alzheimer, et il récite la lettre aux éducateurs ! Balkanisée, la gauche ne peut guère se structurer dans une critique univoque : chaque cadre est interrogé de son côté par les journalistes, sans qu'une concertation ait pu avoir lieu, et, le temps d'un tour d'imprimerie, la dissension est dans le canard du lendemain. Résultat, l'opposition ne trouve plus à s'exprimer que sur les projets débattus à l'Assemblée nationale, où la vitesse du processus de décision permet de préparer les dossiers.
…épouvantail à opinion Mais à force de dire qu'il révolutionne le pays tous les matins, la machine risque fort de se gripper. Auprès de l'opinion, pour commencer. « Son discours est proche de « l'agit-prop » : ininterrompu, confus… il brouille le message, analyse Yves Michaux, auteur de Chirac dans le texte (Stock), une étude sur les discours du précédent président. Cela cache en fait un grand immobilisme. Chirac non plus n'était pas très actif, mais au moins il n'en parlait pas ! » Les précieux sondages que l'Elysée scrute avec minutie le laisse deviner : la multiplication des annonces, d'une part, inquiète par son ampleur et crée, d'autre part, une impatience quant aux résultats que le président ne peut, évidemment, pas satisfaire.
Quand la petite musique gouvernementale sonne faux Autre défaut de la méthode : à force d'être par monts et par vaux, l'hyperprésident néglige ses ministres et sa majorité. Notre brève revue de couacs (voir ci-dessous) en donne un aperçu. En plus de ses annonces, qui rentrent parfois en contradiction avec celle de ses ministres (comme les généreuses considérations sur la culture… contredite par Christine Lagarde qui n'a de mots que pour le marché de l'art !), Nicolas Sarkozy se voit obligé de rectifier les dire du gouvernement : il ne faut pas dire rigueur (à l'attention de Lagarde cet été, Fillon le 3 octobre), ni guerre (pour contrer l'effet dévastateur de l'interview donnée par Bernard Kouchner au Monde), ni critiquer l'ouverture (à d'innombrables reprises pour répondre à la majorité). Cette faille a si bien été perçue par certain qu'ils en usent pour exister, à commencer par un Premier ministre en manque de lumière et des cadres UMP délaissés.
La fatigue, l'épuisement des sujets ou l'actualité viendront-ils à bout de cet activisme ? En tous cas, les ministres préfèrent pour le moment se tirer dans les pattes (Amara contre Hortefeux, par exemple) que de s'en prendre au chef. Mais la contradiction entre la commission Attali et le Grenelle de l'environnement sur le principe de précaution pourrait bien ouvrir une brèche : l'une est le fait du prince, l'autre un grand plan qui justifie la place d'un ministère. Nicolas Sarkozy s'impliquera-t-il lui-même pour calmer les tensions ? Nul doute que vos journaux vous le diront bientôt. | |
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rem51 Bon vivant
Nombre de messages : 316 Age : 37 Localisation : REIMS Orientation politique : Tous tant que ce n'est pas Ségo Scientifique, littéraire ou autres : : Ouh là, y'a pas beaucoup de choix Date d'inscription : 20/07/2007
| Sujet: Re: A hyperprésident, hyperagenda et... hypercouac ! Jeu 25 Oct 2007 - 23:39 | |
| De quoi être hypercontent, quoi. | |
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